Cinq nouveaux diacres pour l’archidiocèse | 2017

Témoignages des nouveaux diacres permanents

Le samedi 28 janvier 2017, l’archevêque de Luxembourg a ordonné cinq diacres permanents à la cathédrale de Luxembourg.

Michele Camposeo, William Zanier, Raymond Goedert, Jos Halsdorf, Jean-Paul Möller

Regardez ici la galerie de photos…

  • Michele Camposeo, paroisse Luxembourg/Cents
  • Raymond Goedert, paroisse Ellange
  • Jos Halsdorf, paroisse Buschdorf
  • Jean-Paul Möller, paroisse Ettelbruck
  • William Zanier, mission italienne Esch/Alzette, resp. paroisse Huncherange

Témoignages des cinq nouveaux diacres

Michele Camposeo : Servir Dieu aujourd’hui, est avant tout, un travail d’humanisation

Marié depuis 1997 avec Isabella et père de 4 adorables enfants, j’ai décidé de me consacrer au service de Dieu. Cependant ce choix est le fruit d’une très longue maturation dont les premiers bourgeons datent depuis mon très jeune âge. Ayant grandi à Bonnevoie, dans la Parroisse Regina Pacis et fréquentant la Mission Catholique Italienne, je me suis engagé, faisant parti d’un groupe de jeunes très dynamiques et fervents. Entretemps, on m’avait confié la tâche d’animateur liturgique et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à découvrir l’importance et la beauté de la liturgie.

Le mot liturgie qui en grec signifie « le service du peuple » vers Dieu, s’entend aussi comme « le service de Dieu » vers le peuple. Cet appel fervent à me mettre au service de Dieu et au service du peuple était devenu si intense : « Je veux que toute ma vie, soit une « liturgie », témoignant ainsi, à travers un travail d’humanisation, le message de la bonne nouvelle à savoir : Christ est né, Christ et mort, Christ est ressuscité !

Cependant, je ne peux porter la Bonne Nouvelle que si je la connais. Ainsi, me former aux Écritures et à la tradition de l’Église n’est pas quelque chose de facultatif, car Dieu s’est révélé, spécialement en Jésus. Et dans les Évangiles, on voit, que Jésus a longuement enseigné à ses disciples. Si je me dis disciple, je ne peux ignorer cet enseignement. J’ai donc à me former tout au long de ma vie. Si j’ignore le contenu de la Révélation, le contenu accessible par la raison, je ne peux pas me dire chrétien. Saint Pierre dit : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous. » (1 Pierre, 3, 15)

Reconnaître et servir le Christ dans celui qui souffre

Les expériences vécues durant 18 mois de formation au sein d’un Hôpital m’ont permis de côtoyer la pauvreté, la fragilité ainsi que la souffrance de l’humain. Appelé sur tous les fronts, du service des soins palliatifs, à la maternité, en passant par la psychiatrie, le service oncologie, la chimiothérapie ambulatoire, la morgue, sans oublier le personnel, ces expériences de vie, ont réellement consolidé ma foi en Dieu. Malgré les situations difficiles, je n’ai jamais douté de son existence, au contraire ! C’est dans ces moments là que j’ai réalisé que le service vers Dieu passe avant tout par un travail d’humanisation. Ainsi, ma vocation pour le service envers nos frères et soeurs, vivant dans les « périphéries » physiques, psychiques et spirituelles, s’est affermie à travers l’écoute et le témoignage de la présence de Dieu. Dans chaque individu souffrant, je cherchais à reconnaître et à servir le Christ et c’est là que j’ai pu découvrir cette réalité ; si Dieu demeure dans le silence total cela ne signifie nullement qu’il est absent. En fait, Dieu agit dans nos vies, afin qu’à notre tour, nous agissions dans la vie des autres.

Ainsi, en lien avec l’enseignement de Jésus-Christ, la mission fondamentale de la pastorale des malades consiste, dans les situations de confrontation à la maladie et à la mort, à protéger et à cultiver cette vision de l’homme, de manière à apporter un témoignage véritable de foi, d’espérance et de charité.

Chacun a une mission : à travers le baptême, l’humain est entré en communion avec Dieu. Devenant ainsi membre du Corps du Christ, il est revêtu de la dignité de prêtre, prophète et roi. Voilà la belle mission qui est confiée à chacun et chacune, selon les dons reçus. À nous de Le servir comme le Christ nous l’a enseigné ; avec charité, dans la joie et la paix.

Contact : michele.camposeo cathol.lu

Raymond Goedert : Devenir diacre permanent - un chemin entre plusieurs au sein de l’Église catholique

Marié depuis 27 ans, père de cinq enfants, âgé de 53 ans, je travaille en comptabilité au bureau administratif du „Kannerheem Izeg“ (Arcus a.s.b.l.). Depuis mon enfance je me suis librement engagé dans ma paroisse Saint-Lambert à Ellange, en outre comme sacristain.

En tant que membre actif de l’équipe pastorale de la communauté pastorale de Mondorf, l’Église est devenue pour moi, un lieu pour marcher à la suite du Christ. Je me sens libre à m’engager en tant que chrétien dans le monde, selon ma devise : ensemble nous pouvons faire beaucoup plus que seuls. Mais il y a tant de façons de servir le Christ…

De mon engagement chrétien naît également mon engagement auprès de l’« Amicale Elleng a.s.b.l. », dont je suis membre du comité depuis 1985 et président depuis 1989. Cette association a pour but de garder vivant la vie culturelle à Ellange et de soigner le contact entre les habitants du village et d’ailleurs. Cet engagement est plus que de rendre des services ponctuels, il me réclame de l’énergie, de la persévérance, voire même de la fidélité.

De mon vécu personnel et de ma relation personnelle avec le Christ et avec Marie, Consolatrice des affligés et Reine de la paix, est né ma vocation au diaconat.

Ensemble avec mon épouse et mes enfants j’ai décidé d’entamer cette nouvelle démarche et avec leur soutien j’ai pu faire le cheminement de préparation au diaconat. Leur écoute attentive et encourageante m’ont accompagné lors de ma formation à Rochefort (B) durant les trois dernières années.

Mari, père de famille, homme de ce monde, je reste pèlerin toute ma vie et je me laisse guider par le Christ, le bon Pasteur, ensemble avec tous les chrétiens, pour devenir serviteur à l’exemple de Jésus.

Merci à tous ceux qui m’ont encouragés en cours de route ! Merci pour votre soutien et vos prières !

Contact : raymond.goedert cathol.lu

Jos Halsdorf : Besonnesch di jonk Leit an di jonk Famillje leie mir um Häerz

Léif Frënn alleguer,
Mäin Numm ass Jos Halsdorf, an no eiser gemeinsamer Formatioun zu Rochefort freeën ech mech mat véier anere Kanditaten op d’Wei zum stännegen Diakon. D’Iddi fir dee Wee ze goen, koum mir mat der Feststellong, dat d’chrëschtlech Spiritualitéit, déi de Mensch erhieft an zum Härgott féiert, an eiser Gesellschaft schrecklech ze kuerz kënnt. Haut lafen der ëmmer méi all méiglechen Illusiounen a Schäingléck no, fir um Enn awer an Onzefriddenheet an Hoffnungslosegkeet ënnerzegoen.

Et war scho laang mäi Wonsch, dësen Tendenzen duerch e klore perséinlechen Témoignage entgéint ze trieden an duerch d’Verkënnegung opmierksam ze machen, datt Christus eis de Wee weist an äis aus der Sklaverei vu Konsumerismus an Materialismus befreit, wa mir Him vertrauen.

Als Familiepapp leie mir besonnesch déi jonk Leit an déi jonk Familien um Härz, déi an esou engem Ëmfeld oft net méi wëssen, wou de Sënn vum Liewen an de richtege Wee fir e glécklecht Zesummeliewen ze fanne sinn. An do hoffen ech, datt den Härgott mer d’Kraaft, d’Asiicht an d’Inspiratioun schenkt, fir mat deene Menschen d’Freed vum Evangelium z’entdecken an ze deelen, esou wäit wéi meng Fähegkeeten dat erlaben.

Contact : jos.halsdorf cathol.lu

Jean-Paul Möller : E stännegen Diakon ?

Ech sinn Usträicher-Meeschter, bestuet a mir hunn 3 Kanner.

Vum Beruff zur Beruffung oder ëmgedréit ? – Den éischten Diakon war och den éischte Märtyrer, den hl. Stephanus. Diakon kënnt vum griechesche Wuert „diakonos“, wat ongeféier Dénger bedeit.

Während 3 Joër hunn ech an der Belsch Schoulung/Ausbildung gehat, mee och hei am Land hunn ech nach Coursen. An der Bibel ass vu 7 Auserwielte riets : Diakone sinn an der Apg 6,1-7 an am 1 Tim 3,8-13 beschriwwe mat hire Funktiounen.

Sou eng Missioun ka bestoen aus dem Déngscht um Nächsten, dem Déngscht um Dësch (Altor), souwéi an der Verkënnegung.

Nom 9. Jh. war Diakon eng Iwwergangs-Phase fir Paschtouer ze ginn. Am II. Vatikanesche Konzil (1965) ass décidéiert ginn, d’Amt erëm esou anzeféiere wéi et a senger Ursprongsform war. Den Déngscht um Nächsten ass esou villfälteg, datt ee schons d’Aen an d’Oueren zouhale muss fir näischt matzekréien.

Dem Déngscht beim Dësch - den Altor, dem zentrale sakralen Uert an der Kierch – gehéiert allerhéchste Würd a Respekt virun äiser Här.

D’Léift vun äiser Här u jiddereen am Wuert ze verkënnegen, dat ass eng wichteg Missioun. E gutt Beispill ass den hl. Franz vun Assisi, deen och Diakon gewiescht soll sinn, an d’ganz Schöpfung gären hat. D’Enzyklika „Laudato Si“ (Loué sois Tu) vun eisem Poopst kann äis alleguer hëllefen e bësschen „Diakon“ ze ginn. Stännegen Diakon, bedeit datt een e Liewe laang Diakon bleift an net nëmmen am Häerz.

William Zanier : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra ».

Marié avec Rita et père de trois enfants, j’ai depuis toujours été engagé dans l’Église. Dès mon jeune âge, mes parents m’ont transmis une éducation chrétienne et j’ai été enfant de chœur, d’abord dans ma paroisse de résidence et plus tard au sein de la Mission catholique italienne, où j’ai été confronté à la pastorale des migrants et à la vision d’une société interculturelle de communion.

Lors de la visite du pape saint Jean-Paul II à Esch-sur-Alzette, j’ai eu l’honneur de proclamer le passage biblique reportant que « ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. » (Mt 4, 4). Je me suis senti tellement interpellé par ce passage, qu’il est devenu un Leitmotiv pour ma vie.

Tant par mon activité en paroisse que professionnelle, j’ai eu beaucoup de contact avec les gens de tous âges, nationalités et conditions de vie. En aidant mon épouse à préparer ses cours de catéchisme, de confirmation et de catéchuménat pour la communauté lusophone, j’ai connu un nouvel éveil tant intellectuel que spirituel pour la religion et désirait en apprendre davantage. Je ne voulais plus attendre que tout vienne des autres, mais je désirais fortement m’investir moi-même. A ce moment, l’Église m’a invité à discerner mon appel au diaconat permanent. Lorsque j’en ai fait part à mon épouse, Rita s’est mise à danser de joie ; une joie profonde et sincère quel seul le Christ peut nous communiquer, Lui qui est « le chemin, la vérité et la vie. »

L’Église a un seul capital : la foi ! Il est aussi important d’avoir de bonnes connaissances théoriques (une saine doctrine) que de cultiver une riche et profonde vie spirituelle. La foi se transmet par des paroles, mais aussi par un témoignage vivant et authentique, tel le Bon Samaritain, Saint François, Sainte Mère Teresa. Il faut aussi des fruits visibles et présents au quotidien, comme aider son prochain, c.-à-d. les pauvres, les exclus, les migrants, les réfugiés, les prisonniers, les malades, les délaissés, les « faux » riches qui ont l’âme « vide », etc. Ainsi, mon épouse visite les prisonniers et nous avons partagé notre repas de Noël avec un ex-détenu, ce qui a suscité de nombreuses réactions parmi les invités. Oui, la foi est vivante et souvent dérangeante…

Mon travail à l’Officialité (tribunal diocésain) me donne l’opportunité d’appréhender d’une part les blessures de ceux dont le mariage a échoué et d’autre part toute la sollicitude pastorale envers ces personnes dont l’affaire n’est pas traitée comme un « cas » parmi d’autres, mais avec grande humanité et approche chrétienne. Mon stage dans la maison de soins « An de Wisen » m’a confronté avec la problématique des personnes âgées et démentes ; ceci n’a pas été sans susciter de nombreuses interrogations sur la finitude humaine et l’approche pastorale envers ces personnes à besoins spécifiques.

Les épouses de diacres sont de véritables bénédictions pour leurs maris. Gageons que les « couples diaconaux » porteront des fruits en abondance et contribueront à leur façon à un renouveau de la foi et de l’Église !

Contact : william.zanier cathol.lu

 
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