Quand compétences, ouverture et esprit positif se rencontrent...

Une matinée de rencontre et d’échanges « Reech eng Hand » à Beidweiler le 27 février 2016

Quand compétences, ouverture et esprit positif se rencontrent... cela fait des « miracles » !
La matinée Reech eng Hand de ce samedi a été incontestablement placée sous un chaleureux esprit d’accueil et de rencontre : Merci pour cela aux 40 participants bénévoles, aux réfugiés afghans de Rippig, ainsi qu’à la commune de Beidweiler qui a gracieusement mis à disposition le beau bâtiment de la « Al Schoul » à l’équipe de coordination de Reech eng Hand.

La matinée a débuté par un temps de présentation des bénévoles, actifs dans tout le pays puis par une intervention sur l’Islam de trois membres du Centre Culturel Islamique du Luxembourg (à Mamer), qui regroupe plus de 30 nationalités.

L’Islam, une religion aux fondements pacifiques

L’accent a été en particulier mis sur les 5 piliers de l’Islam, en relevant la continuité dans les révélations puisqu’on retrouve Abraham (Ibrahim), Moïse (Moussa), Jésus (Isa) et Marie (Meriem) dans le Coran - une sourate évoque le miracle de la naissance de Jésus - et que c’est l’Archange Gabriel (Jibril) qui a révélé le Coran à Mohammed.
Le premier et plus important pilier est la profession de foi (la chahada) ;
le deuxième est la prière 5 fois par jour vers la Mecque (dans nos régions vers le sud-est), avec possibilité de regrouper les prières s’il n’a pas été possible de prier par exemple pendant la journée, l’important étant de ne jamais couper la relation avec Dieu. Il faut avant de prier se purifier grâce aux ablutions sur le visage, les mains jusqu’aux coudes et les pieds, par de l’eau ou un élément naturel (pierre, sable...) si on ne dispose pas d’eau.
Le troisième est la Zakat, c’est-à-dire l’obligation de donner 2,5% de sa richesse aux pauvres sous peine de commettre un grand péché, aussi une façon de redistribuer les richesses. La Sadaka est une aumône facultative.
Le quatrième pilier est le jeûne (Ramadan), c’est-à-dire s’abstenir de boire, manger et d’avoir des relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil pendant un mois, en ce moment en juin-juillet - la date étant fixée sur le calendrier lunaire, avec un recul de 10 jours chaque année. L’objectif est de renouveler sa foi, de purifier son corps mais aussi de davantage ressentir son appartenance à la communauté des croyants.
Le pèlerinage à la Mecque (Hajj) est le cinquième pilier, obligatoire seulement pour les gens qui le peuvent financièrement.

L’Islam et le christianisme ont pu vivre plus ou moins en paix pendant 14 siècles, comme en témoigne la Promesse de Ste Catherine en 628 par Mohammed (voir ci-dessous).
Cependant, un grand danger guette l’Islam, celui de la pensée unique, de la radicalisation, en grande partie incitée par des motifs politiques ou financiers. Cette radicalisation se fait en particulier sur le net et il est du devoir de la communauté musulmane d’expliquer, d’échanger, de proposer aux jeunes musulmans d’autres voies que celle de la radicalisation et du terrorisme.
Il s’agit aussi de ne pas importer au Luxembourg les conflits en Syrie, Irak, Liban...
Malheureusement, le temps a manqué pour approfondir les différentes questions soulevées pendant cette intervention. Discussion à poursuivre...

Voir aussi le PPT en luxembourgeois : “Den Islam - En Iwwerbléck” réalisé par le Centre Culturel Islamique au Luxembourg (CCIL), Mamer.

De bonnes expériences à Rodange, Differdange et au Christ-Roi à Luxembourg-ville

Fernie et Hubert, deux bénévoles enseignants ont donné leur témoignage sur les cours de français qu’ils donnent à des réfugiés, à partir de l’anglais (méthode « Talk French » développée par la BBC avec livre et CD). Le prêtre de la paroisse a mis à disposition le presbytère, afin que les réfugiés puissent suivre les cours dans un cadre plus agréable que celui du foyer. La commune aide également, en aidant par exemple à organiser une fête très réussie avant Noël (cuisine luxembourgeoise, couscous, chants et danses). Il faut encore pour certains réfugiés dépasser des peurs par rapport à cette nouvelle culture mais ces expériences d’accompagnement sont globalement très satisfaisantes et peuvent être des pressions positives pour inciter les autorités à mieux faire.

Le groupe Reech eng Hand de Differdange a évoqué une sympathique activité avec les réfugiés : faire des Fuesendkichelcher selon une recette luxembourgeoise traduite en 4 langues, en expliquant cette tradition.
Des tensions se font souvent sentir entre les différents groupes mais en travaillant ensemble, tous ont oublié leurs nationalités.
Des réfugiés ont également participé au Buergbrennen organisé par les Guides et Scouts de Differdange.
Une autre action est d’offrir une « boîte de naissance » pour les jeunes parents, comprenant biberons... et une couverture réalisée par les habitants du foyer.
Anne et Régine ont souligné l’importance de travailler en étroite coordination avec les responsables des foyers, pour se faire connaître et mieux cibler les besoins des réfugiés.

Enfin Olive, coordinatrice des activités au Christ-Roi, a évoqué les activités au Centre de Logopédie et à l’ancienne Maternité : distribution des repas, collaboration aux activités de l’asbl Ons Heemecht, organisation d’une activité de tricot/crochet, cours de français avec Caritas : 3 cours pour adultes ont été mis sur pied.
Le lundi est le jour du vocabulaire, le mercredi l’oral et la mise en situation, le jeudi est réservé à l’écrit et à la grammaire.
Les méthodes utilisées sont « Rendez-vous en France 1 et 2 » avec livre + CD, l’ouvrage « Vocabulaire progressif du français » mais aussi des fiches sur Internet (www.fr.islcollective.com).
La difficulté principale est le manque de présence régulière des « élèves », dû à leurs différents rendez-vous... Il faut donc aller à leurs rythmes.
Un accompagnement d’une personne ou d’une famille par un/e bénévole commence aussi à se mettre en place.
La foi et la réflexion ne sont pas oubliées : des rencontres rassemblent chaque mois les bénévoles pour échanger, prévoir les activités et relire leurs différents engagements.
Une conséquence très positive : le renforcement de la cohésion de l’équipe des bénévoles, mais aussi celle de la communauté dominicale du Christ-Roi, qui a pu aussi créer des liens avec la paroisse de Belair et des communautés italienne et portugaise.
Un film réalisé par Olive a conclu la présentation et a très bien illustré toutes ces activités.

Puis chacun a aidé à la mise en place des tables et a fait grand honneur aux nombreux plats cuisinés par cinq personnes d’origine afghane, faisant partie du groupe des réfugiés en demande de protection internationale logés à Rippig. Ces personnes vont également prochainement inviter les habitants de Rippig à un repas dans leur logement, une belle idée.
Les desserts et boissons ont aimablement été amenés par les participants.

Une initiative « Reech eng Hand » à reprendre, sans doute avant l’été !

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Promesse de Ste Catherine

En 628, une délégation de moines du monastère de Sainte-Catherine, le monastère le plus ancien au monde qui est situé au pied du Mont Sinaï en Égypte, se rendit auprès du prophète pour lui demander sa protection. Mohammed leur octroya une charte leur garantissant des droits, la Promesse de Ste Catherine :

« Ceci est un message de Muhammed ibn Abdoullah, constituant une alliance avec ceux dont la religion est le christianisme ; que nous soyons proches ou éloignés, nous sommes avec eux. Moi-même, les auxiliaires [de Médine] et mes fidèles, nous nous portons à leur défense, car les chrétiens sont mes citoyens. Et par Dieu, je résisterai contre quoi que ce soit qui les contrarie. Nulle contrainte sur eux, à aucun moment. Leurs juges ne seront point démis de leurs fonctions ni leurs moines expulsés de leurs monastères. Nul ne doit jamais détruire un édifice religieux leur appartenant ni l’endommager ni en voler quoi que ce soit pour ensuite l’apporter chez les musulmans. Quiconque en vole quoi que ce soit viole l’alliance de Dieu et désobéit à Son prophète. En vérité, les chrétiens sont mes alliés et sont assurés de mon soutien contre tout ce qui les indispose. Nul ne doit les forcer à voyager ou à se battre contre leur gré. Les musulmans doivent se battre pour eux si besoin est. Si une femme chrétienne est mariée à un musulman, ce mariage ne doit pas avoir lieu sans son approbation. Une fois mariée, nul ne doit l’empêcher d’aller prier à l’église. Leurs églises sont sous la protection des musulmans. Nul ne doit les empêcher de les réparer ou de les rénover, et le caractère sacré de leur alliance ne doit être violé en aucun cas. Nul musulman ne doit violer cette alliance jusqu’au Jour du Jugement Dernier (fin du monde). » (Source Wikipedia)


 
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