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Sur les traces de l’ermite SchetzelC’est dans le Gréngewald - véritable cathédrale de hêtres qui s’étend sur les communes de Niederanven, Steinsel et Walferdange - que s’est déroulé la vie de Schetzel. Suivant les Pères bollandistes (des jésuites spécialisés dans l’étude des saints), « saint Schetzel » est un « confesseur » et est décrit comme un « solitaire du diocèse de Trèves » (mort en 1139 et fêté le 6 août). Le calendrier du diocèse de Luxembourg indique de son côté « Sel. Schetzel, Einsiedler im Grünewald » (mort en 1138 et fêté le 11 août). La réputation de l’ermite Schetzel est arrivée de son vivant aux oreilles de saint Bernard et ce dernier a envoyé un de ses disciples le rencontrer. Rappelons que saint Bernard de Clervaux (1090-1153) est alors une autorité incontestée dans le monde chrétien occidental et est notamment en contact avec les prélats de Trèves et de Metz. La connexion directe entre Bernard et Schetzel offre une légitimité historique au récit qui a été fait de sa vie. Schetzel a vécu comme un ermite. Sa nourriture était limitée à ce qu’offrait la forêt. Il n’était pas vêtu et « avait pour seul vêtement l’air ». Schetzel est souvent représenté avec un lièvre. Cette représentation illustre un épisode de sa vie où il aurait résisté à la tentation d’être détourné de la prière par un lièvre venu à sa rencontre. Cet anecdote illustre avec simplicité la lutte d’un anachorète contre une distraction extérieure venant perturber sa vie intérieure. Une tradition plus tardive (datant du XIXe siècle) rapporte l’existence de la grotte de Schetzel dans le Grünewald que l’on peut visiter. La Schetzelgrotte est décrite par un prêtre luxembourgeois du début du XXe siècle comme le « signe de son existence, pieux exemple de sa vertu ». La dévotion à l’ermite Schetzel a surtout été conservée dans l’imaginaire culturel et spirituel luxembourgeois à travers de nombreux poèmes, chants, et des représentations (voir notamment sa statue sur le portique de la Cathédrale de Luxembourg ou un vitrail le représentant dans l’église de Bonnevoie). Depuis les années 1970, une messe est célébrée en sa mémoire le deuxième dimanche d’août devant sa grotte dans le Grünewald. Mais la vie de Schetzel permet de s’interroger plus généralement sur la figure de l’ermite et sa pertinence dans le monde d’aujourd’hui. L’ermite a toujours existé dans le cadre de la vie monastique comme l’illustrent les moines Chartreux qui sont encore présents dans les Alpes. L’érémitisme individuel s’est par contre développé dans nos contrées entre le XIe et le XVe siècle. La Lorraine a même été décrite comme le « paradis des ermites ». Mais au XVIIIe siècle, ce phénomène a quasiment disparu. Le Code de droit canon de 1917 ne prévoit pas la possibilité de mener individuellement une vie d’ermite. Un changement s’est opéré depuis cette époque avec l’apparition notamment de la figure de Charles de Foucauld (et son expérience d’ermite dans le Sahara) puis par quelques pionniers, surtout religieux, dans les années 1960-1970. Le code de droit canon 1983 reconnaît de nouveau la vie érémitique qui est placée sous le contrôle de l’évêque du lieu. Des recensements récents indiquent qu’il existe environ 80 ermites en Allemagne et entre 200 et 300 en France. Il s’agit souvent d’une personne ayant déjà fait des vœux religieux mais ayant ressenti un besoin de mener une vie plus solitaire. Donner sa vie en exemple « en montrant plutôt qu’en expliquant » est l’une des raisons avancées par de nombreux ermites. La recherche d’une véritable authenticité est une autre explication dans un « monde si informé de tout [qui] ne veut pas de mots mais des témoins qui vivent leur espérance et leur Foi ». William Lindsay Simpson
Il s’agissait de la 7eme « Marche des pères » au Luxembourg rassemblant une cinquantaine de pères marcheurs ainsi que des prêtres, des religieux et des séminaristes. Cette marche est organisée annuellement à l’occasion de la fête de saint Joseph le 19 mars et a pour but transmettre un enseignement chrétien aux pères et époux dans la tradition du pèlerinage des pères de famille de Cotignac (Provence). |
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