La voix qui crie dans le désert

Le regard orthodoxe par le P. Panagiotis Moschonas (08.01.2017)

« Le souvenir du juste s’accompagne d’éloges mais à toi, Jean-Baptiste le Précurseur le témoignage du Seigneur te suffit. Tu as été vraiment le plus grand des prophètes car tu as été jugé digne de baptiser dans les eaux celui qu’eux avaient seulement annoncé. Aussi as-tu combattu courageusement pour la vérité, heureux d’annoncer même aux captifs des enfers l’apparition du Dieu fait chair qui ôte le péché du monde et nous fait grande miséricorde » (Tropaire de Saint Jean le Baptiste).
Le 7 janvier, juste après la fête de Théophanie, les chrétiens orthodoxes célèbrent la commémoration de Saint Jean le Baptiste. Cette fête s’appelle « synaxe », du mot grec « sunaxis » qui signifie : assemblée des fidèles réunis pour la prière. En effet, c’est un rassemblement de fidèles pour honorer celui qui a joué le rôle le plus important, après Jésus lui-même, pendant le Baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain. Car la fête de Théophanie célébrée le 6 janvier est, pour la tradition orthodoxe, la sanctification des eaux et de toute la création par le Baptême du Christ.
Saint Jean le Baptiste est très présent dans le Nouveau Testament où le début des quatre évangiles rapporte des événements relatifs à sa vie et à sa mission. Il est l’un des saints les plus vénérés de l’Église orthodoxe. Son icône sur l’iconostase est à la gauche de l’icône de Jésus-Christ. Il est « l’ami de l’Époux ». L’Église lui a attribué plusieurs titres : il est le Précurseur car c’est lui qui a annoncé et préparé la venue du Christ ; il est le Baptiste car c’est lui qui a été jugé digne par Dieu de baptiser le Messie dans les eaux du Jourdain ; il est le Prédicateur qui appelle au repentir. Il est le plus grand des prophètes, ascète et martyr ainsi que « la lampe qui brûle et qui luit » (Jean 5. 35), selon le témoignage de Jésus lui-même. Mais Il est surtout cette voix annoncée par le prophète Esaïe : « Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Esaïe, le prophète » (Jean 1. 23).
Et cette voix continue de crier dans le désert de nos villes et de nos vies. Elle continue de donner son message d’amour et de paix et qui nous appelle à nous détourner des idées égoïstes. Une voix qui, dans un monde indifférent à la douleur et au besoin des plus faibles, persiste à crier : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même » (Luc 2. 11). Une voix, enfin, qui nous appelle à connaître en la personne de Jésus-Christ « l’agneau de Dieu », l’amour incarné qui deux mille ans après sa venue au monde, reste le grand inconnu pour plusieurs personnes !

Père Panagiotis Moschonas, vicaire épiscopal pour l’Église orthodoxe au Luxembourg

 
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