Accueillir la Parole de Dieu - devenir une Eglise accueillante - capable de rendre témoignage!

“L’Église veut que ses fidèles se familiarisent avec la Bible”! C’est ainsi que le journal La Croix annonçait (le 12.06.2008) une assemblée synodale qui s’est tenue à Rome en octobre 2008 au sujet de la Parole de Dieu.

En faisant écho aux joies, aux soucis et aux désirs apostoliques de plus de 200 évêques de l’Église réunis à Rome en 2008, le pape Benoît XVI adresse aujourd’hui à tous les croyants un long et très beau texte, Verbum Domini, où il invite à une écoute renouvelée de la Parole divine en vue de retrouver l’ardeur et le goût d’une audace missionnaire, au-delà des frontières habituelles de nos communautés. Cette grande synthèse théologique (dont il n’est pas possible de rendre compte ici) se répartit en 3 chapitres décrivant:

- comment Dieu parle à l’homme,
- comment l’Église naît de l’accueil de la Parole
- qui l’envoie auprès des hommes de notre temps!

Quelques indications très brèves permettant d’éclairer notre travail auprès des communautés pastorales (et les visiteurs de notre site). Notre seul but du Service Biblique Diocésain (SBD) n’est-il pas encourager à une lecture et une écoute de la Parole de Dieu qui soit: 1) personnelle, 2) communautaire et 3) entraîne à rendre témoignage?

1. Une écoute personnelle

Puisque, comme le rappelle le Pape, “Dieu parle à l’homme”, notre travail de SBD ne consiste-t-il pas en premier lieu à rendre les personnes capables de l’écouter et de lui répondre? L’exhortation dit que “chaque homme apparaît comme destinataire de la Parole, interpellé et appelé à entrer dans ce dialogue d’amour par une réponse libre. Chacun de nous est ainsi rendu par Dieu capable d’écouter et de répondre à la Parole divine. L’homme est créé dans la Parole et il vit en elle; il ne peut se comprendre lui-même s’il ne s’ouvre à ce dialogue”(n. 22).

N’est-ce pas une invitation à quitter parfois les cercles des “Scribes” (si incontournables, formateurs et instructifs qu’ils soient), * à laisser certaines hypothèses de chercheurs aussi savantes que provisoires, *à faire preuve de créativité pédagogique, communicationnelle et médiatique pour faire grandir chez les personnes (quelle que soit leur origine culturelle et sociale..) rencontrées dans les communautés pastorales, la capacité d’écoute et d’accueil, * à stimuler leur confiance pour lire et relire, et pour lire et écouter avec d’autres, des textes bibliques, pour partager et pour répondre ?

2. Une écoute communautaire

“Verbum Domini” nous met en garde contre “le risque d’une approche individualiste, en …rappelant que la Parole de Dieu nous est précisément donnée pour construire la communion et pour nous unir dans la vérité durant notre marche vers Dieu. C’est une Parole qui s’adresse à chacun personnellement, mais c’est aussi une Parole qui construit la communauté et l’Église. C’est pourquoi le texte sacré doit toujours être abordé dans la communion ecclésiale. En effet, il est très important d’effectuer une lecture communautaire (...), car le sujet vivant de l’Écriture Sainte c’est le Peuple de Dieu, c’est l’Église…”(n. 86).

N’est-ce pas une invitation à former des animateurs dans les communautés pastorales, à lancer et encadrer des groupes de lecture biblique ouverts qui, loin d’être des cercles de partage savant et intimiste entre initiés, peuvent devenir des cellules de communautés chrétiennes accueillantes, des lieux où l’on peut apprendre à lire, écouter (avec son cœur et sa tête) des textes bibliques choisis, où l’on découvre non seulement une relation de foi et de vie par rapport au texte lu, mais aussi une relation de foi fraternelle par rapport à ceux/celles qui l’écoutent et le partagent avec/comme nous?

3. Une écoute qui accepte de devenir témoignage dans le monde

En aucune façon, affirme le pape, l’Église ne peut se limiter à une pastorale de l’“entretien” en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ: “À l’aube du troisième millénaire, non seulement tant de peuples ne connaissent pas encore la Bonne Nouvelle, mais tant de Chrétiens ont besoin que leur soit ré-annoncée de façon persuasive la Parole de Dieu, afin qu’ils puissent expérimenter concrètement la force de l’Évangile. Beaucoup de frères sont «baptisés mais pas suffisamment évangélisés” (n. 96). Et le Pape de rappeler que “c’est la Parole de Dieu elle-même qui dénonce sans ambiguïté les injustices et qui promeut la solidarité et l’égalité. À la lumière des paroles du Seigneur, reconnaissons donc ’les signes des temps’ présents dans l’histoire, ne refusons pas de nous engager en faveur de ceux qui souffrent …” (n. 100). Et le Pape de rappeler les “appels”qui viennent des jeunes, des migrants, des personnes qui souffrent, des pauvres, de la question de la sauvegarde de la création…

Ces réflexions de Benoît XVI nous encouragent non seulement à lire/écouter les textes bibliques en communauté, mais aussi à les re-lier à notre vie et à notre histoire. D’où notre insistance (dans les parcours de lecture proposés par le SBD) à nous poser toujours la question: en quel sens ce texte m’interpelle-t-il aujourd’hui, me donne-t-il à voir autrement les événements que je vis ou dont je suis témoin?

L’exhortation apostolique de Benoît XVI brosse en somme un programme ambitieux susceptible d’aider les communautés à collaborer à cette grande œuvre qu’est l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aujourd’hui!

Nous aimerions faire nôtre cette prière du Pape à la fin de son exhortation apostolique:
“Que l’Esprit Saint éveille chez les hommes la faim et la soif de la Parole de Dieu et suscite de zélés messagers et témoins de l’Évangile”! (n. 122)

Pour le Service Biblique Diocésain,
Pierre Meyers sj

 
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