L’Animation Biblique de la pastorale selon Verbum Domini

Lorsque l’Église et ses membres lisent et méditent l’Écriture, notre esprit s’en trouve éclairé, notre volonté raffermie et notre cœur embrasé de l’amour de Dieu. (St. Augustin)

Le onze novembre deux mille dix, le pape Benoît XVI publia l’exhortation apostolique sur la parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église « Verbum Domini ». Cette exhortation apostolique est le fruit de la XIIème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques qui s’est tenue du 5 au 26 octobre 2008 au Vatican en présence de 250 pères synodaux, et qui avait pour thème : « La parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église. »

L’exhortation apostolique Verbum Domini comprend trois parties : Verbum Dei (La Parole de Dieu), Verbum In Ecclesia (La Parole de Dieu dans l’Église) et Verbum Pro Mundo (La Parole annoncée au monde). Dans ce commentaire, je mettrai l’accent sur l’animation biblique de la pastorale qui intéresse particulièrement le Service Biblique Diocésain. Je retiendrai deux idées essentielles de Verbum Domini : la Bible est une parole vivante et actuelle ; elle est aussi et surtout une parole vivifiante.

1.- Une Parole vivante et actuelle

Pourquoi un nouveau document sur la Parole de Dieu après une constitution dogmatique aussi riche que Dei Verbum ? Verbum Domini s’inscrit en fait dans une logique de continuité et d’approfondissement du Concile Vatican II. Ses objectifs sont : d’approfondir le thème de la Parole de Dieu, de mettre en œuvre Dei Verbum et de faire face aux nouveaux défis du temps présent. Sa finalité c’est que les acquis du synode influencent la vie de l’Église afin que la Bible ne demeure pas une parole du passé, mais une Parole vivante et actuelle.
 [1]

Un texte qui n’est pas lu est une lettre morte. Ce sont les lecteurs qui donnent vie au texte. De génération en génération, l’Église n’a cessé d’approfondir la Parole de Dieu sous la conduite de l’Esprit. Cette Parole est éternelle : « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Mt. 24, 35), néanmoins Dieu continue à se révéler à nous. Nous avons le devoir d’approfondir la Révélation, de lire les signes des temps ; en d’autre termes de nous demander : quel est le message que Dieu adresse aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui ? Dans cet exercice d’interprétation et de réinterprétation, le Seigneur nous a promis l’Esprit Saint : « quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13).

2.- Une Parole vivifiante

La Parole n’est pas seulement vivante, elle est vivifiante. Benoît XVI affirme que « l’Église est fondée sur la Parole de Dieu, elle en naît et en vit. » [2] On ne peut pas imaginer une Église qui cesserait d’être à l’écoute de la Sainte Écriture. La Parole est à l’Église ce que l’oxygène est à la fleur. Comme la fleur se fane si elle n’a pas d’oxygène, sans la Parole de Dieu l’Église est un corps sans âme. C’est pourquoi, Benoît XVI recommande « d’intensifier la pastorale biblique non en la juxtaposant à d’autres formes de la pastorale, mais comme animation biblique de toute la pastorale. »  [3]

Au niveau du Service Biblique Diocésain, nous avons fait l’option de susciter des communautés ouvertes à l’accueil de la Parole dans l’esprit du synode des évêques de 2008. Il ne s’agit pas de fonder des groupes bibliques dans chaque paroisse – ce qui est tout de même à encourager – mais de faire en sorte que la Bible soit au centre de toute l’activité ecclésiale, que ce soit dans la catéchèse, dans les groupes et mouvements ecclésiaux et dans la liturgie. Ce serait tellement beau si on pouvait développer plus de petites communautés dans lesquelles seraient encouragées la formation, la prière et la connaissance de la Bible.

L’obstacle majeur à la lecture de la Bible en communauté, c’est une conception selon laquelle la Bible est un livre savant réservé aux spécialistes. Les « profanes » n’auraient rien d’autre à faire qu’à écouter. Si on proposait un nouveau paradigme qui invite à regarder la Bible comme une lettre d’un Dieu philanthropique adressée à l’humanité, ça aurait permis une approche plus active des Saintes Écritures. Quand un ami nous écrit, nous n’appelons pas un voisin pour lire la lettre à notre place sous prétexte que nous ne comprendrons pas son message. Nous prenons le temps de lire, s’il y a des points qui nous paraissent obscures, nous consultons un dictionnaire, nous demandons de l’aide. Prenons le temps de lire en communauté la Bible. Nous pouvons compter sur l’aide de l’Esprit qui est donné à toute la communauté, tout en nous inspirant des travaux des exégètes. [4]

Accueillons positivement l’invitation du pape Benoît XVI qui « exhorte tous les fidèles à refaire l’expérience de la rencontre personnelle et communautaire avec le Christ, Verbe de Vie qui s’est rendu visible, et à s’en faire les messagers pour que le don de la vie divine, la communion, s’étende toujours davantage dans le monde entier ».

Pour le Service Biblique Diocésain,

Alain Mondésir

[1VD 5

[2VD 3

[3VD 73

[4VD 2

 
Service Kommunikatioun a Press . Service Communication et Presse
Äerzbistum Lëtzebuerg . Archevêché de Luxembourg

© Verschidde Rechter reservéiert . Certains droits réservés
Dateschutz . Protection des données
Ëmweltschutz . Protection de l'environnement